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Les champions du Box Office Les champions du Box Office en France

en France


Chiffres provenant du CNC (sauf précision).

le bandeau de pub


Titre Année de sortie Entrées Pays
192 Bons baisers de Russie 1964 5 625 518 Royaume-Uni

Affiche de Bons baisers de Russie
"Bons baisers de Russie" sort le 11 mars 1964 en France, le film est sorti depuis octobre 1963 en Grande-Bretagne. C'est le second film des missions de l'agent 007 (avec plus de budget pour plus de spectacle), après "James Bond contre Dr No" sorti en France en mars 1963, qui avait réuni 900 000 entrées en 1963, et est autour du million d'entrées lors de la sortie de "Bons baisers de Russie" en France. Un joli succès en France aussi donc, en cette période où la mode des films d'espionnage est à son début (films plus ou moins sérieux, parfois plus comédie, parfois plus action). Mais pas non plus de quoi faire de "Bons baisers de Russie" le film du trimestre.

Avec 58 067 entrées sur ses 4 salles d'exclusivité, "Bons baisers de Russie" démarre nettement mieux que Dr No, visiblement le premier film a laissé de bons souvenirs à ceux qui l'ont vu, en plus d'un film paraissant plus spectaculaire.
Avec 53 940 entrées en seconde semaines dans les mêmes salles, tout va bien. Et son élargissement aux villes de province sur 7 salles le fait monter à 88 415 entrées, avec toujours une belle moyenne par salle le film plait tout autant qu'à Paris. Puis sur 13 salles, il monte à 116 146 entrées, avec un cumul de 316 568 entrées, tout va bien, mieux que Dr No, même si cela reste un succès parmi d'autres. Sur la même période, "L'homme de Rio" (alias Bébel) triomphe, en augmentant de semaine en semaine sa moyenne d'entrées par salle.
"Bons baisers de Russie" passe à 22 salles mais baisse à 110 943 entrées, c'est bon mais rien d'exceptionnel. Il passe ensuite à 79 674 entrées sur 18 salles, franchissant les 500 000 entrées, et pour le moment, même s'il est plus rapide que Dr No, il a un parcours qui devrait le mener entre 1 et 2M au final.
Baissant à 39 875 entrées sur 15 salles alors qu'en avril la fréquentation est meilleure qu'en juin-août (17ième sur la semaine), le film n'impressionne pas au box office.

Heureusement, le film tourne, et avec 81 297 entrées sur 19 salles, il se reprend. Les trois semaines suivantes, il baisse doucement, avant de plonger sous les 30 000, mais on entame juin et c'est dur pour tous les films.
Et il remonte une semaine, avant de rebaisser fortement, alors que sort sur 3 salles "Banco à Bangkok pour OSS 117" avec un beau succès et plus de 20 000 entrées par salle. Un concurrent sérieux... "Bons baisers de Russie" cumule 942 681 entrées.
Et si "Dr No" revient dans le top 30 et cumule 1,2M d'entrées, que "Nick Carter va tout casser" sort avec un relatif succès pour le moment, "Bons baisers de Russie" quitte le top 30 (qui descend pourtant bas à 16 000 entrées). Sa carrière semble se rapprocher de celle du premier épisode finalement malgré un bien meilleur démarrage en exclusivité parisienne (274 320 entrées contre 131 389 entrées).

"Bons baisers de Russie passe son premier million dans la seconde partie de juillet, toujours en avance sur Dr No donc.
Il passe tout août dans le top 30 et approche des 1,2M, tout comme Dr No qui dépasse maintenant les 1,3M. Une belle fin d'été.
Affiche de Bons baisers de Russie
Tandis que sortent "Le monocle rit jaune" et "Mission 633", que "OSS 117" cartonne et redevient premier, "Bons baisers de Russie" profite bien de l'augmentation de la fréquentation de septembre, et par quelque miracle des services secrets britanniques, le film redevient premier hebdomadaire fin septembre, 6 mois après sa sortie, avec 105 107 entrées sur 32 salles! Il cumule du coup 1 444 905 entrées et dépasse "James Bond contre Dr No"! Sa carrière a bien profité de la rentrée, le bouche à oreille est bon, et le film sort du lot (il y a aussi à l'affiche "Coplan prend des risques", encore cette semaine 5 films du top 30 sont des histoires plus ou moins sérieuses d'espions, dont 3 dans le top 4; la crise des missiles de Cuba ne date pas de deux ans, et sans doute le public a envie de frissonner ou de rigoler et surtout de fantasmer sur ces espions dont dépendent en partie leur vie).

"Bons baisers de Russie" se maintient bien, et passe les 1,5M la semaine suivante, sa seconde partie de carrière est un succès! Quant à OSS 117, il approche du million maintenant.
Puis il baisse mais fin octobre ce sont les 1,7M qui sont franchis, les 2M sur le long terme sont gagnés, très joli score, et belle progression qui récompense aussi l'augmentation du budget.
Le film ne profite guère des vacances, sans doute trop violent pour l'époque pour le public familial, mais se maintient tranquillement, malgré le carton de OSS 117 qui se rapproche de James Bond en cumul, et les sorties d'une nouvelle aventure de Coplan (l'agent secret FX18), et du Tigre (qui aime la chair fraiche, on aime rigoler à l'époque).
Et ce sont les 2M de franchis dès début décembre, "Bons baisers de Russie" a un bouche à oreille au-dessus de la moyenne qui le fait sortir du lot des productions d'aventures des espions qui inondent les écrans en 1964, suivi de près par "Banco à Bangkok pour OSS 117" qui cumule déjà 1,744M d'entrées.

De nouveau, pour les vacances "Bons baisers de Russie" ne brille pas, mais en janvier il revient en forme, début février il cumule 2 260 072 entrées (Dr NO dépasse les 1,7M).
Affiche de Bons baisers de Russie
Et en février c'est l'arrivée de "Goldfinger", qui va très vite être diffusé aussi en province, et prendre la tête du Box office hebdomadaire, avec des chiffres très impressionnants, en nette progression par rapport à "Bons baisers de Russie"; ceci ne fait pas d'ombre à "Bons baisers de Russie", bien au contraire, qui en profite pour franchir les 2,4M (OSS 117 a franchi les 2M), et Dr No en profite aussi, franchissant les 1,9M. Pendant ce temps-là, sur cette fois-ci un ton plus sérieux, "Mata Hari agent H21" marche bien aussi au box-office.

La sortie de "Goldfinger" aura fait une excellente publicité aux deux premières missions de James Bond, les deux étant de nouveau dans le top 30, reprogrammés par les salles de quartier avec succès pendant que "Goldfinger" tourne dans les salles d'exclusivité. Pendant ce temps-là la carrière d'OSS 117 se termine sans coup de pouce. Et voici l'agent K8 qui débarque sur les écrans, mais qui va souffir de James Bond, l'agent (plus du tout secret) désormais favori du public français.

Alors que "Furia à Bahia pour OSS 117" est sorti, avec succès mais moins que le raz-de-marée "Goldfinger", les trois James Bond passent tout le printemps, puis tout l'été dans le top 30, "Goldfinger" ayant achevé de populariser le personnage de James Bond, les spectateurs ayant adoré l'agent dans "Goldfinger" rattrapent leur retard pour ses deux premières missions, et vice-versa.
En France, c'est lors de ce printemps 1965 que la légende 007 a véritablement commencé...

Début août, les deux dernières aventures franchissent les 3M la même semaine, et Dr No approche des 2,4M.
Les trois films continuent leur carrière sur août, alors que OSS monte en force, que U-92 débarque d'Outre-Rhin (lui aussi en mission à Bangkok) et que Tante Olga ne mangera pas de caviar.

Et c'est la rentrée, sa reprise de fréquentation mais aussi ses grosses sorties, et les deux anciens films résistent encore et toujours dans le top 30, pourtant sortis depuis un an et demi pour "Bons baisers de Russie" et depuis deux ans et demi pour "James Bond contre Dr No"! Quant à "Goldfinger", il est comme un poisson dans l'eau en cette période!
En octobre, si OSS approche le million, "Goldfinger" dépasse les 3,5M, "Bons baisers de Russie" approche les 3,3M, et Dr NO dépasse les 2,6M.

Puis tout de même, les deux anciens films laissent la place à d'autres.
En 1965, "Bons baisers de Russie" aura ajouté 1 368 126 entrées à son box office, qui atteint 3 466 674 entrées. Grâce à la vague "Goldfinger", il aura largué "Banco à Bangkok pour OSS 117" qui aura ajouté un plus classique 722 232 pour un cumul de 2 556 318. Dr NO avec 1,1M de plus atteint 2,9M, il aura eu plus d'entrées en 1965 qu'en 1963 (malgré une sortie en mars) ou 1964, c'est dire l'effet "Goldfinger" (qui lui-même est la conséquence du bon bouche à oreille des deux premiers).
Il est quatrième des sorties de 1964.
Si 1965 est l'année De Funès, en second lieu c'est l'année James Bond, avec les seconde, 19ième et 27ième places de l'année calendaire (plus la 92ième avec "Opération Tonnerre", en seulement 17 jours!).

Et la sortie d'"opération Tonnerre" en décembre 1965 ne freine pas la carrière de "Bons baisers de Russie", qui ajoute encore en troisième année de continuation 676 994 entrées, pour cumuler 4 143 668 spectateurs.
Il devient troisième des sorties de 1964, en doublant "Fantomas".
Affiche de Bons baisers de Russie
En 1967, le box office du film se calme, mais il continue à être projeté régulièrement, avec encore 179 494 entrées, puis 100 371 en 1968, et encore 124 287 en 1969, et le film est bien repris en 1970 avec 187 150 entrées, il cumule alors 4 734 970 spectateurs.
En 1971, il ajoute encore 142 347 entrées, et avec un cumul de 4 877 317 entrées, il dépasse "L'homme de Rio" pour devenir le second plus gros succès des sorties de 1964, ce qui était très loin d'être gagné après ses premiers mois!

Par la suite son exploitation est plus diffuse, mais en ajoutant tout de même 325 565 entrées de 1972 à 1977, pour un cumul de 5 202 882 entrées, il fait maintenant parti des plus grands du box-office!

Le film n'est plus visible en salle pendant deux ans, puis il ressort en 1980, avec 262 075 entrées sur 1980-1981, son cumul est maintenant de 5 464 957 entrées.

Il aura quelques projections de 1983 à 1985, mais en 1984 "Merlin l'enchanteur" ressort pour la seconde fois, et réalise plus que lors de ses deux premières exploitations! Il dépasse du coup "Bons baisers de Russie" qui passe troisième des succès des sorties de 1964.

Et en 1986 il ressort avec encore 122 238 entrées; il cumule alors 5 601 905 entrées.
Puis il termine tranquillement sa carrière, étant désormais visible à la télévision.


La courte mode des personnages d'espion dans les salles françaises, 1964-1965 :
Affiche de OSS117
1964 est le début de la courte époque où les films d'espionnage (sérieux ou légers) fleurissent sur les écrans français. On a souvent dit que c'était grâce au succès du premier James Bond que la mode avait été lancée, ce n'est pas tout à fait vrai, notamment concernant les "OSS 117" (dont même le succès des romans précéda ceux de Fleming). Un OSS117 sortit en 1957 pour 1,4M d'entrées, et un autre - avec Piccoli - basé sur les romans mais avec un autre nom à cause d'un problème de droit, sortit en 1960 pour 1M d'entrées. Ce n'est pas encore la mode, peu de films avec des espions sortent, nettement moins que des policiers et gangsters.

Le premier film OSS117 officiel des années 60 ("OSS 117 se déchaine") sortit le 19 juin 1963 : c'est un film en noir & blanc à petit budget, autant dire que les producteurs ne croyaient pas à un fort potentiel, même si en prenant un acteur américain dans le rôle titre ils espéraient pouvoir le rentabiliser à l'étranger.
Quand le projet de tourner un nouveau OSS a été lancé, le premier Bond n'était même pas encore sorti en Grande-Bretagne. Et même au moment de la sortie d'"OSS117 se déchaîne", "James Bond contre Dr No" est loin d'être un succès historique du genre à lancer une mode : 562 309 entrées cumulées en plus de trois mois et seulement 20 120 entrées sur 23 salles la semaine de sortie de OSS (qui fait 49 732 entrées sur 4 salles, légèrement mieux que le Bond sur autant de salles lors de sa sortie). James Bond a d'abord profité de la mode des histoires avec espion sauvant le monde (et non créé cette mode), avant de s'imposer (sur la longueur) comme une série de films aimée en dehors même de cette mode passagère.
En effet, sur 1963, malgré que le Bond soit sorti plus de trois mois plus tôt, c'est OSS117 qui mène le bal avec 1 437 814 entrées, quand 007 en est à 900 004 entrées... Et à fin 1964, OSS117 : 1 915 199 entrées, et James Bond : 1 676 609 entrées. Même après la sortie de "Bons baisers de Russie" et son gros budget, OSS117 devance donc toujours James Bond.
Les choses ne changeront réellement qu'avec la sortie de "Goldfinger" en 1965, où les Bond vont dominer le box office du film d'espion, et le box office en général.
Affiche de OSS117
A fin 2015 : "OSS 117 se déchaine" cumule 2 329 798 entrées, avec une carrière quasiment finie dès 1969; "James Bond 007 contre Dr No" atteint 4 772 783 entrées, dont environ 1M d'entrées depuis 1970!
Comme on le voit, en France la mode du film d'espion est plus lancée par "OSS117 se déchaine" que par "James Bond contre Dr No" : un petit budget, un franc succès en France (et qui s'exporte de plus - affiche allemande un peu plus haut). On peut constater que la mode prit aussi chez les anglosaxons au même moment, un intérêt mondial (du moins dans les pays de l'Otan) certainement liée à l'actualité de l'époque.

En 1964 et 1965, c'est la déferlente d'oeuvres tournant autour du monde de l'espionnage : en plus de "Bons baisers de Russie", "Goldfinger" et "Opération Tonnerre" (qui sont les trois plus gros succès, mais qui ont fait une grosse partie de leurs entrées bien après 1966), voici les plus gros succès des sorties de ces deux années (rien d'impressionnant en entrées, mais plus en quantité, le personnage de l'espion était très peu présent à ce niveau de box office les années précédentes) :
- "Banco à Bangkok pour OSS 117" : 2,935M (et 1,113M en RFA, alors que "OSS 117 se déchaîne" n'avait attiré que 0,47M d'Allemands de l'ouest)
- "Les barbouzes" : 2,433M
- "Coplan agent secret FX18" : 1,580M
- "Nick Carter va tout casser" : 1,570M (OK, pas d'espion, mais un style proche des Bond, du moins dans l'intention)
- "Le Monocle rit jaune" : 1,346M
- "Le Tigre aime la chair fraiche" : 1,243M (Roger Hanin par Chabrol)
- "Laissez tirer les tireurs" : 1,238M (Eddy Constantine)(1,044M en RFA)
- "Des frissons partout" : 1,231M (Eddy Constantine)
- "Coplan prend des risques" : 1,214M
En 1964, il y a aussi "X3 agent spécial", une sorte de parodie (britannique) de James Bond, qui attire 0,837M de spectateurs (essentiellement sur 1964 et 65).
Affiche de OSS117
Puis en 1965 :
- "Furia à Bahia pour OSS 117" : 2,686M (et 1,220M d'entrées en Allemagne)
- "L'homme d'Istanbul" : 1,888M
- "Mata Hari agent H21" : 1,365M (Jeanne Moreau)
- "Train d'enfer" : 1,346M (Jean Marais)
- "Guerre secrète" : 1,175M (coproduction franco-américano-italiano-allemande, avec Henri Fonda, Victorio Gassman)
- "Le Tigre se parfume à la dynamite" : 1,173M
- "Corrida pour un espion" : 1,147M (et 1,735M en RFA, coproduction franco-allemano-espagnole)
- "Coplan FX18 casse tout" : 1,146M
- "Plein feux sur Stanilas" : 1,125M (Marais)
- "Espionnage à Bangkok pour U-92" : 1,076M (allemand)(et 1,088M d'entrées en Allemagne, quasiment autant de succès en France que dans son pays d'origine)
- "Ces dames s'en mèlent" : 1,021M (Eddy Constantine)(et 1,480M d'entrées en RFA)

Peu de ces films sont encore connus, et ils ont eu pour la plupart une carrière sur quelques années, seuls les James Bond ont continué à être vu en salle massivement au cours des années 70 et 80.

Et on peut faire le parallèle entre James Bond et OSS117 sur la période, avec leur box-office jusqu'à 1970 inclus :
- 5 sorties de films avec OSS117 de 1963 à 1968, avec trois acteurs différents pour incarner le personnage : 2,329M d'entrées / 2,925M / 2,634M / 2,079M / 1,170M.
- 6 films avec James Bond de 1963 à 1969, avec deux acteurs pour incarner l'agent secret : 3,814M / 4,734M / 5,758M / 4,605M / 3,466M / 1,756M.
Pour les deux séries, le pic est avant 1967. Et même en tenant compte du changement d'acteur chez James Bond (mais qui a aussi eu lieu chez OSS117 pour le dernier film) : "Les diamants sont éternels" en 1971 voit le retour de Sean Connery, et pourtant en trois ans le film n'attire "que" 2,076M de spectateurs, ce qui reste très nettement en dessous de la période faste 64-67.

Accueil internautes :
AC 7,4 (9300). SC 6,8 (10 400). IMDB 7,4 (129 000). K 7,4 (20 400). FA 6,6 (10 900). D 7,2 (11 300).
Le film est aimé partout, sauf en Chine où il est peu apprécié des internautes.


Progression pendant les cinq dernières années :

Progression LABORIEUSE.
Moins de 500 entrées en cinq ans.