Chiffres provenant du CNC (sauf précision).
| N° | Titre | Année de sortie | Entrées | Pays |
|---|---|---|---|---|
| 210 | Quand passent les cigognes | 1958 | 5 431 385 |  |
Le cinéma venu d'URSS est distribué en France, mais sans succès spectaculaire (voire avec difficulté), contrairement aux cinémas américains, italiens ou britanniques,
malgré l'importance du parti communiste en France (et son idéologie pro-URSS liée à l'époque), et malgré que les films français sont populaires en URSS.
Depuis fin 1944, seuls deux documentaires sur le cirque en Russie (sortis en 1953 et 1955), et un film sur la résistance russe lors de la seconde guerre
mondiale (sorti dès 1945, datant de 1943) ont réussi à dépasser le million d'entrées. Autant dire que "Quand passent les cigognes" serait déjà un franc succès
s'il franchit à terme lui aussi le million d'entrées.
Seulement, ce film sort de l'ordinaire, d'une part sur le plan formel (il gagnera d'ailleurs de nombreux prix dont la Palme d'or gagnée un mois avant la sortie française du film), d'autre part sur le plan idéologique (la production soviétique depuis la guerre avait tendance à la propagande politique - ici le message est avant tout anti-guerre et le sujet de la séparation et des disparus de guerre parle au public français, seulement 13 ans après la fin de la guerre).
Lorsqu'il sort en France, il est déjà un énorme succès en URSS (même si habituellement il n'y a pas de corélation)(il y attirera 28,3M de spectateurs).
Seulement, ce film sort de l'ordinaire, d'une part sur le plan formel (il gagnera d'ailleurs de nombreux prix dont la Palme d'or gagnée un mois avant la sortie française du film), d'autre part sur le plan idéologique (la production soviétique depuis la guerre avait tendance à la propagande politique - ici le message est avant tout anti-guerre et le sujet de la séparation et des disparus de guerre parle au public français, seulement 13 ans après la fin de la guerre).
Lorsqu'il sort en France, il est déjà un énorme succès en URSS (même si habituellement il n'y a pas de corélation)(il y attirera 28,3M de spectateurs).
Pour sa première semaine, le 11 juin, le film attire les curieux avec la presse positive (et pas que "L'humanité", même "Le figaro"!)
et la récompense cannoise : 29 417 entrées sur 3 salles. C'est bon,
même si on se doute bien que le grand public sera plus difficile à convaincre que ce premier public d'exclusivité.
La seconde semaine est très bonne, avec 31 950 entrées toujours sur 3 salles. Puis c'est encore 25 970 puis 24 960 entrées sur ces mêmes salles, ce qui est donc une exclusivité réussie pour ce type de film, avec des maintiens excellents, alors même que la fréquentation n'est pas bonne en juin-août en France chaque année.
Pour son élargissement à 9 salles, il passe cinquième de la semaine avec 35 799 entrées. Les chiffres ne sont pas très élevés, mais comme le film plait on peut espérer sur la longueur passer le demi-million, même si c'est l'inconnu pour la carrière dans les salles de quartier.
Il continuera quatre semaines ainsi, dans une petite dizaine de salles, sans atteindre les 50 000 entrées hebdomadaires, et il cumule alors (12 août) 286 632 entrées.
Mi-août, sa diffusion s'élargit de nouveau, à 16 salles, et ça marche : 77 358 entrées, second de la semaine. Mais il rebaisse rapidement, sous les 50 000 entrées hebdomadaire sur une dizaine de salles, jusqu'au 23 septembre, il cumule alors 550 712 entrées, et vu sa faible diffusion c'est un joli succès.
Mais la semaine suivante, le film entame sa troisième partie de carrière, avec 21 salles qui diffusent le film, et c'est un triomphe : il passe premier et attire 190 786 spectateurs, avec une excellente moyenne par salle. Il baisse cependant ensuite à 149 225 entrées sur 23 salles, puis augmente encore son nombre de copies à 34 pour 179 913 entrées, et en trois semaines il fait presqu'autant que lors de ses 15 premières semaines! Et incroyable, "Quand passe les cigognes" franchit déjà le million (1 070 636). Le bouche à oreille engrangé lors de l'exclusivité se concrétise maintenant.
Le film passera encore deux semaines au-dessus des 100 000 entrées, puis à 79 172 entrées (24 salles), cumulant 1 416 615 spectateurs début novembre.
Mais c'est loin d'être fini, la semaine du 11 novembre 44 cinémas décident de la programmer, et de nouveau les salles sont remplies, avec 234 691 entrées, son record hebdomadaire 5 mois après sa sortie!
Et de nouveau il dépasse les 100 000 entrées les deux semaines suivantes, puis avec 99 545 entrées, il cumule 2 031 684 entrées le 2 décembre, résultat totalement inattendu! Le public se laisse convaincre par le bouche à oreille et oublie sa méfiance vis-à-vis du cinéma soviétique.
Il se maintient bien les semaines suivantes, et pour les vacances de Noël il remonte même légèrement au-dessus des 100 000 entrées sur 32 salles de continuation, plus que les cinéphiles pointus lors de son exclusivité suite à sa Palme d'or, le film attire le grand public des salles de continuation (aux tarifs moins élevés), ce qui n'était pas gagné pour un film soviétique.
Et le 6 janvier 1959, il cumule 2 503 640 spectateurs.
La seconde semaine est très bonne, avec 31 950 entrées toujours sur 3 salles. Puis c'est encore 25 970 puis 24 960 entrées sur ces mêmes salles, ce qui est donc une exclusivité réussie pour ce type de film, avec des maintiens excellents, alors même que la fréquentation n'est pas bonne en juin-août en France chaque année.
Pour son élargissement à 9 salles, il passe cinquième de la semaine avec 35 799 entrées. Les chiffres ne sont pas très élevés, mais comme le film plait on peut espérer sur la longueur passer le demi-million, même si c'est l'inconnu pour la carrière dans les salles de quartier.
Il continuera quatre semaines ainsi, dans une petite dizaine de salles, sans atteindre les 50 000 entrées hebdomadaires, et il cumule alors (12 août) 286 632 entrées.
Mi-août, sa diffusion s'élargit de nouveau, à 16 salles, et ça marche : 77 358 entrées, second de la semaine. Mais il rebaisse rapidement, sous les 50 000 entrées hebdomadaire sur une dizaine de salles, jusqu'au 23 septembre, il cumule alors 550 712 entrées, et vu sa faible diffusion c'est un joli succès.
Mais la semaine suivante, le film entame sa troisième partie de carrière, avec 21 salles qui diffusent le film, et c'est un triomphe : il passe premier et attire 190 786 spectateurs, avec une excellente moyenne par salle. Il baisse cependant ensuite à 149 225 entrées sur 23 salles, puis augmente encore son nombre de copies à 34 pour 179 913 entrées, et en trois semaines il fait presqu'autant que lors de ses 15 premières semaines! Et incroyable, "Quand passe les cigognes" franchit déjà le million (1 070 636). Le bouche à oreille engrangé lors de l'exclusivité se concrétise maintenant.
Le film passera encore deux semaines au-dessus des 100 000 entrées, puis à 79 172 entrées (24 salles), cumulant 1 416 615 spectateurs début novembre.
Mais c'est loin d'être fini, la semaine du 11 novembre 44 cinémas décident de la programmer, et de nouveau les salles sont remplies, avec 234 691 entrées, son record hebdomadaire 5 mois après sa sortie!
Et de nouveau il dépasse les 100 000 entrées les deux semaines suivantes, puis avec 99 545 entrées, il cumule 2 031 684 entrées le 2 décembre, résultat totalement inattendu! Le public se laisse convaincre par le bouche à oreille et oublie sa méfiance vis-à-vis du cinéma soviétique.
Il se maintient bien les semaines suivantes, et pour les vacances de Noël il remonte même légèrement au-dessus des 100 000 entrées sur 32 salles de continuation, plus que les cinéphiles pointus lors de son exclusivité suite à sa Palme d'or, le film attire le grand public des salles de continuation (aux tarifs moins élevés), ce qui n'était pas gagné pour un film soviétique.
Et le 6 janvier 1959, il cumule 2 503 640 spectateurs.
En janvier, "Quand passe les cigognes" reste encore trois semaines entre 60 et 85 000 entrées avant de remonter de nouveau à la seconde place
avec 131 885 entrées; et s'il perd la moitié de ses entrées la semaine suivante, c'est pour mieux rebondir, grimpant à la première place avec 185 877 entrées
(43 salles), la semaine du 11 février, cela fait 8 mois qu'il est sorti!
Et le film en profite pour franchir les 3M, avec 3 102 857 entrées.
Il enchainera avec une seconde semaine en tête, à 195 457 entrées, malgré les Gabin, Fernandel, Brigitte Bardot, Kirk Douglas, Charlton Heston, et autres poids lourds du box office français de l'époque à l'affiche en même temps.
Deux semaines plus tard, toujours au-dessus des 100 000 entrées, "Quand passent les cigognes" franchit les 3,5M d'entrées, 9 mois après sa sortie.
Le film passera les 7 semaines suivantes au-dessus des 50 000 entrées, mais la moyenne par salle baisse, et ce sont les plus petites salles de quartier qui proposent désormais le film. Et début mai, le film franchit les 4M d'entrées, moins d'un an après sa sortie, sacré exploit!
Le film va continuer à être diffusé sur le reste de 1959, notamment en été, ou aux vacances de Noël, et il finit 1959 avec 4 683 167 spectateurs, environ le double du second plus gros succès soviétique en France! Et troisième des sorties de 1958 (derrière les deux poids lourds niveau budget et publicité : "Les dix commandements" et "Les misérables").
En 1960, le film attire encore 336 303 spectateurs, et cumule désormais 5 019 470 entrées.
En 1961, c'est 137 420 entrées de plus, puis 92 400 en 1962, puis 51 628, puis 26 950, puis 19 582 entrées en 1965 (cumulant 5 347 450 entrées).
Curieusement (alors que sa carrière s'est construite sur le bouche à oreille) le film n'aura jamais eu de reprise nationale, contrairement aux autres gros succès de 1958 (du coup en 1968 il se fait dépasser par "Sissi face à son destin", en reprise), même s'il sera en quasi permanence projeté de ci de là pour quelques milliers ou centaines d'entrées annuelles (sans plus atteindre les 10 000 entrées annuelles), y compris au XXIième siècle.
Et le film en profite pour franchir les 3M, avec 3 102 857 entrées.
Il enchainera avec une seconde semaine en tête, à 195 457 entrées, malgré les Gabin, Fernandel, Brigitte Bardot, Kirk Douglas, Charlton Heston, et autres poids lourds du box office français de l'époque à l'affiche en même temps.
Deux semaines plus tard, toujours au-dessus des 100 000 entrées, "Quand passent les cigognes" franchit les 3,5M d'entrées, 9 mois après sa sortie.
Le film passera les 7 semaines suivantes au-dessus des 50 000 entrées, mais la moyenne par salle baisse, et ce sont les plus petites salles de quartier qui proposent désormais le film. Et début mai, le film franchit les 4M d'entrées, moins d'un an après sa sortie, sacré exploit!
Le film va continuer à être diffusé sur le reste de 1959, notamment en été, ou aux vacances de Noël, et il finit 1959 avec 4 683 167 spectateurs, environ le double du second plus gros succès soviétique en France! Et troisième des sorties de 1958 (derrière les deux poids lourds niveau budget et publicité : "Les dix commandements" et "Les misérables").
En 1960, le film attire encore 336 303 spectateurs, et cumule désormais 5 019 470 entrées.
En 1961, c'est 137 420 entrées de plus, puis 92 400 en 1962, puis 51 628, puis 26 950, puis 19 582 entrées en 1965 (cumulant 5 347 450 entrées).
Curieusement (alors que sa carrière s'est construite sur le bouche à oreille) le film n'aura jamais eu de reprise nationale, contrairement aux autres gros succès de 1958 (du coup en 1968 il se fait dépasser par "Sissi face à son destin", en reprise), même s'il sera en quasi permanence projeté de ci de là pour quelques milliers ou centaines d'entrées annuelles (sans plus atteindre les 10 000 entrées annuelles), y compris au XXIième siècle.
En 1961 sort en France "La lettre inachevée" (apprécié aussi par la critique), un film dramatique d'aventure en Sibérie, du même réalisateur avec exactement la même mise en scène très stylisée qu'il avait utilisé dans "Quand passent les cigognes", et avec la même actrice qui avait touché le public français, et il ne réalisera que 322 593 entrées (sans compter sa petite reprise en 2022) ("Soy Cuba" de 1964 lui ne sortira même pas en France, avant sa diffusion restaurée en 2003) : il semble donc que plus que la mise en scène et l'actrice (qui ont été mis en avant par les critiques pour parler de la réussite du film), c'est avant tout l'histoire qui a touché le grand public français de la fin des années 50.
Accueil internautes :
AC 8,6 (759). SC 8,2 (4100). IMDB 8,3 (19 000). K 8,3 (128 000). FA 7,9 (3100). D 8,7 (12 500).
Adoré partout. Toujours très connu en Russie.
